Par Pascale :
Les œuvres de l’Éternel sont grandes, elles sont recherchées de tous ceux qui y prennent plaisir ; Son œuvre est glorieuse et magnifique, et sa justice demeure à perpétuité.
Psaume 111. 2+3
1er février 2017
Je suis de retour à Kinshasa depuis vendredi soir. Ruth, quant à elle, sur l’insistance de sa famille, a prolongé son séjour à Goma et elle est rentrée hier. Nous sommes très reconnaissantes au Seigneur de notre périple à l’Est.
La formation de moniteurs s’est très bien passée malgré un effectif assez variable d’un jour à l’autre. Comme cette semaine-là le lundi et le mardi étaient des jours fériés, certaines personnes en ont profité pour assister à la formation mais n’ont pas pu poursuivre alors que d’autres ne sont arrivées qu’après en raison des nombreux programmes organisés par les différentes églises à l’occasion de ces jours fériés.
Le voyage à Bukavu nous a aussi beaucoup encouragées. Nous nous y sommes rendues pour présenter le sujet du pardon lors d’une rencontre de femmes et aussi pour retrouver quelques femmes que Ruth avait enseignées les années précédentes.
Nous avons été très gentiment accueillies par Elie et Annie, le couple responsable du Centre Biblique. Ce sont eux qui avaient organisé pour nous, dans les locaux du Centre, la rencontre de mamans qui s’est déroulée sur le modèle de celle que nous avions eue à Goma.
Il y a eu un peu plus de trente participantes. Ce qui m’a frappée c’est le contraste entre le sourire qu’elles avaient les unes et les autres pendant le moment d’accueil au cours duquel chacune devait présenter sa voisine et les sanglots qu’on a entendus pendant le temps de prière qui a suivi l’enseignement…
Lorsqu’on croise ces femmes, on est loin d’imaginer toute la souffrance que chacune peut porter en elle. La guerre et les rebellions ont fait de grands ravages dans cette région mais la culture aussi continue à écraser et humilier beaucoup d’entre elles.
Ce jour-là, les mamans ont été touchées d’entendre qu’il s’agissait de pardonner pour que leur souffrance ait enfin la possibilité d’être apaisée mais lorsque nous les avons invitées à signifier à l’aide de croix ou d’initiales sur le tableau noir, les personnes auxquelles elles pardonnaient, il y eu un peu de résistance.
Une femme s’est écriée : « Mais, donnez-nous la recette, c’est si dur ! » Ruth a alors expliqué le paradoxe du pardon. Si chacune a sa part à faire : décider d’accorder son pardon, c’est Dieu qui se charge de la suite en donnant véritablement la force de pardonner. Le pardon, c’est divin ! Puis Ruth s’est lancée et elle a donné son propre témoignage. C’était la première fois qu’elle le faisait lors d’une séance comme celle-ci. C’était très fort et l’attention des femmes était palpable. Elles ont compris que c’était aussi possible pour elles et elles se sont décidées…
Le lendemain, une femme nous a fait savoir qu’elle désirait nous rencontrer. Nous avions eu l’occasion de la remarquer : elle était restée un long moment devant la grande croix du tableau, la craie à la main, avant de se décider à écrire… Comme elle se sentait trop faible ce jour-là, elle nous a finalement rejoint, in extrémis, à 6h30 le matin de notre départ et nous a accompagnées prendre notre bateau. C’est en pleurant qu’elle nous a raconté son histoire…
Il y a quelques mois, elle a été sauvagement battue de minuit à 6 heures par une vingtaine d’hommes. C’est à la suite de cette terrible circonstance qu’elle a rencontré le Seigneur. Ses tortionnaires sont aujourd’hui emprisonnés dans l’attente de leur procès qui doit avoir lieu courant février. A travers ses larmes, cette femme nous a dit qu’elle s’y rendrait. Elle veut leur dire qu’elle leur a pardonné ce qu’ils lui ont fait subir et que son désir est qu’ils se tournent vers Christ…
En rentrant à Goma, nous avons admiré les merveilles de la création de Dieu au travers des extraordinaires paysages qu’offre le lac Kivu et nous étions aussi remplies de reconnaissance en réalisant la grandeur de Son œuvre dans les cœurs.
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