Par Abraham DERECHOLD
Projet ASR Mokolo,
Extrême-Nord Cameroun…
un an après le lancement !
L’année scolaire 2015/2016 nous a particulièrement marquée notre fils Elohim Aimé, mon épouse Rachel et moi-même. Après la formation que nous avions eu à l’ENS de Maroua, il fallait rendre très utile l’année suivante. Après un moment de prière et de partage avec les bien-aimés, nous avions opté pour Mokolo, l’un des départements (administratif) de la région de l’extrême-nord Cameroun. En mettant le cap sur Mokolo, nous avions des défis (Comment y aller ? Où s’installer ? Avec quels moyens ? Par où commencer ? Et si on ne nous acceptait pas ?…). En fait toutes ces questions paraissent normales parce que nous sommes humains (j’ai aussi une famille) mais la passion de partager ce que j’ai reçu gratuitement m’excitait fortement. Nous avions mis le cap sur Mokolo et pendant tout notre séjour nous avons à nouveau expérimenté que le Seigneur est de façon permanente avec nous, comme toujours.
Arrivés et installés à Mokolo, nous avions un tout autre défi : comment toucher le maximum de jeunes de plus en plus nombreux à Mokolo ?
La pression de la secte islamiste Boko Haram a conduit à une arrivée massive des réfugiés nigérians (regroupés dans des camps de HCR principalement à Minawao) et aussi des déplacés insérés dans les rues de Mokolo. On a donc assisté à un sur effectif d’élèves dans les établissements scolaires. C’est alors que j’ai fait appel à un animateur formé à Yaoundé. J’avais pour Mission de renforcer ses capacités, étant donné qu’il avait une formation de base et d’autres formations dans l’encadrement des enfants, cela était possible. Il est donc certain que le Seigneur est au contrôle, il a utilisé plusieurs personnes pour rendre possible cette mission. Certains nous soutenaient dans la prière et la logistique à travers la mission EFF, d’autres financièrement en particulier Pierre ODDON de l’association diffusion de l’évangile (par l’intermédiaire de Willy Etienne DURON) pour nous permettre de payer le taxi et d’autres encore matériellement comme Jean Marc DOUFTA de l’association SECADUR, étant déjà bénis, qu’ils soient fortifiés à la gloire de Dieu.
A cet effet nous avons touchés 2 583 élèves répartis dans 29 classes environs.
Notons qu’en présentant le programme ASR à un chef d’établissement, dans la plus part des cas, celui-ci donne son accord sur le champ mais il n’est pas prêt à financer le déplacement des animateurs. Pourtant le coût pour le matériel et le déplacement des animateurs s’élèvent à 2’000 XAF (3€) par élève-participant pour une année scolaire.
Les animateurs n’ont pas de salaire, nous travaillons avec ceux qui ont le fardeau ou du moins partagent cette vision. Au moins cherchons des soutiens pour leur permettre de se déplacer. Je continue à prier et à réfléchir pour trouver la bonne stratégie ; je demande au Seigneur de m’accorder le discernement pour trouver la bonne formule, avec le soutien de mes bien-aimés bien entendu.
Il est important de rappeler que j’ai été affecté à mon nouveau et 1er poste à 51 km de Yaoundé. Il faudra attendre 1, 2 ou 3 ans avant de percevoir mon premier salaire. Je devrais donc laisser derrière mois tout cet investissement pour aller m’installer avec ma famille à Yaoundé (située à 1 155 km de Mokolo !).
Heureusement que le Seigneur prévoit et planifie tout, il est merveilleux ! Avant la fin d’année, nous avions formé huit nouveaux animateurs dont quatre ont fait un stage sous ma supervision, deux sont en activités dans leurs établissements d’attache. Les 2 autres plus ou moins actifs (selon le canevas du programme ASR) ont fait la restitution autour d’eux. Tous ces huit animateurs sont sous la responsabilité d’un comité local mis en place avant notre départ. Le comité local travail en collaboration avec le comité national ; même sur le plan humain, je ne suis pas seul dans ce vaste projet.
Pour dire qu’au lieu de voir le programme s’arrêter au contraire il s’est multiplié, Dieu soit loué !
Comme chaque année nous démarrons les activités en octobre pour arrêter entre fin avril et début mai ; c’est exactement en moyenne 3 semaines par mois la 4e semaine étant réservée aux évaluations. C’est dire que pour cette année scolaire 2016/2017, les activités ont démarré. Après la première semaine, hier un animateur m’a déclaré : « Je suis émerveillé, je ne m’attendais pas à une telle interactivité, c’est vraiment passionnant ». Je lui ai répondu : « Tu découvriras encore davantage de choses… ».
Je compte sur la grâce du Seigneur pour fournir d’autres nouvelles le mois prochain.
Page de la Côte d’Ivoire.