Par Bertrand :
Il parait que lorsqu’on disait à quelqu’un qui va être amené à Diapaga, c’est lui annoncer qu’il va être condamné au bagne et probablement il n’en réchappera pas !!! Telle est la réputation de cette ville qui n’a eu aucun développement. Pourtant, l’agriculture, l’exploitation des minerais, la chasse… tout pourrait participer à expansion de cette région.
Nous y avons passé 2 jours de conférence avec plus de 60 couples pastoraux qui avaient été invités de chacun des 9 districts.
Encore une fois, ce qui fait la grande différence avec d’autres conférences, c’est la présence des épouses ! Les femmes sont bien là et participent à la rencontre. Oh, bien entendu, elles ne s’expriment que si l’occasion leur est donnée mais elles le font surtout lorsqu’il est question de la vie de couple et de parentalité.
Si l’attention reste soutenue pendant l’exposé sur la signification pratique de notre vie en Christ, elle est décuplée dès que le sujet de la vie de couple est abordé mais aussi comment parler à nos enfants de la sexualité. Ce dernier thème fait d’abord sourire. Vous voyez des regards gênés, certains participants osent élever la voix pour dire que « Chez nous, ça ne se fait pas… ». Bien entendu, la réponse ne se fait pas attendre : » Mais qui va parler à nos enfants de ce qui les chatouille tous les jours ? » Si les parents ne répondent pas aux questions que posent leurs enfants, ils chercheront les réponses ailleurs, dans la rue, dans les séries qui passent en boucle à la télé allumée pratiquement 24/24 , auprès de leurs amis… mais toutes ces réponses n’auront pas été apportées avec une perspective divine de la sexualité.
Montrer aux parents que la Bible ne met aucun tabou à ce trésor que Dieu, le Créateur a placé en chacun de nous, a été une révélation pour eux. J’ai vu des visages se détendre, l’intérêt grandir, la gêne s’envoler pour faire place à des questions très pertinentes…
Une des grandes craintes ici (très justifiée du reste), c’est que les jeunes filles tombent enceintes. Alors, les parents honteux chassent la fille qui n’a pas d’endroit pour se réfugier…
Plusieurs couples chrétiens ont compris qu’il fallait aider ces jeunes filles et protéger les autres en les accueillant le temps de leurs études, leur apprendre un métier… les mettre à l’abri de prédateurs… J’ai visité plusieurs de ces centres d’accueil pour jeunes filles – genre de maisons familiales rurales. Les jeunes filles apprennent à travailler les champs, à tisser, à coudre…. et à étudier tranquillement. La Parole de Dieu est lue et enseignée de façon quotidienne…
Le Seigneur se montre merveilleux en donnant de l’intelligence, de la créativité à tous ceux qui le recherche pour accomplir les oeuvres qu’Il a préparé à l’avance.
Dans la simplicité, avec des moyens rudimentaires, des hommes et des femmes prennent soin de cette jeunesse et l’accompagnent en l’arrachant à des hommes méchants et profiteurs.
De retour à Fada N’Gourma, nous prenons le bus vers Ouagadougou à 10 heures ce matin avec Albert et Aimé. Nous aurons une séance de travail l’après midi pour écrire notre projet pour les 2 ou 3 années à venir dans la formation des pasteurs et leaders. Demain samedi, je prévois quelques visites et dimanche soir ce sera le départ pour la France.
Un immense merci pour vos prières, votre amour, votre accompagnement dans tout ce voyage. Ce travail dans EFF est possible parce que vous êtes d’accord d’intercéder pour que les familles soient fortifiées dans la francophonie.
Recevez toute ma reconnaissance et mon affection.
+ d’info. sur le Blog Burkina Faso.